Innover face aux risques (Cycle 2024)
Alors que les entreprises doivent s’adapter aux changements climatiques et aux mutations induites sur leur offre, leur chaîne de valeur et la relation au travail de leurs collaborateurs, elles doivent également faire face à la montée des incertitudes, notamment économiques et géopolitiques et faire des choix d’équilibre entre enjeux à court et long termes.
Si risque et innovation sont intrinsèquement liés, l’Observatoire de l’Innovation s’attachera en 2024 à identifier des réponses à apporter, au niveau de l’entreprise, à la multiplication rapide des risques mais aussi de l’incertitude. Une innovation technologique certes, mais également organisationnelle, au service à la fois de la prévention et de l’adaptation de l’entreprise aux risques et à l’incertitude.
L'innovation en écosystème
Le 25 novembre, Sihem Jouini, professeur associée d'innovation à HEC, et Pauline Adam-Kalfon, Partner, Business Transformation lead PwC France , ont partagé leur approche d’un écosystème d’innovation :
Sihem Jouini a proposé une vision académique sur les caractéristiques, les contraintes et les opportunités propres à la structuration et au fonctionnement accompagnée des résultats d'une recherche sur l'émergence d'un écosystème d'innovation. "Un écosystème d'innovation étant une coalition d'acteurs qui combinent leurs offres complémentaires en vue d'une nouvelle proposition de valeur pour le client final aussi bien que pour tous ses membres, les conditions de son émergence sont :
- Réaliser un mapping très large pour identifier les membres qui seraient pertinents ;
- Impliquer les clients finaux ;
- Réaliser des expérimentations complètes à travers des proto-écosystèmes pour apporter de la valeur à tous les membres ;
- Partager les apprentissages de l'expérimentation avec tous les membres."
Pauline Adam-Kalfon a partagé des retours d’expérience concrets en entreprise. "60% des dirigeants estiment que l'entreprise n’existerait plus si elle ne réinventait pas son modèle d’affaire. Cela implique donc de devoir revoir son écosystème d’innovation en attirant les meilleurs partenaires avec une proposition de valeur attractive. Il faut être dans la transformation, revoir son organisation en entreprise, disposer d’un sponsoring très fort de la part de la gouvernance, « désiloter » et disposer d’une culture d’entreprise qui le permette pour que cela fonctionne."
Les technologies quantiques
Beatrice Kosowski, Présidente d'IBM France et Pierre Jaeger, Directeur Technique chez IBM et en charge des Partenariats Stratégiques pour IBM Quantum en Europe, ont partagé avec nos adhérents les grandes avancées du quantique.
Il a été question de sa maturité qui s’accélère depuis plusieurs années et de la façon dont la France négocie sa transition quantique et son leadership à l’international :
- Savoir-faire unique en France ;
- Création du Plan National Stratégique Quantique qui vise à maintenir sa souveraineté nationale ;
- Développement de la coopération internationale avec un modèle de confiance.
Le passage à l’échelle du quantique par le biais de son industrialisation constitue l’un des éléments clé pour permettre à la France de maintenir sa position à l’échelle internationale.
Dans la course au quantique, il a été également question de l’importance de la formation et des compétences essentielles pour demain.
Beatrice Kosowski : "Nous avons créé, avec un de nos grands partenaires, les notions de Quantum Factory et Quantum Academy pour attirer de nouveaux talents et ainsi faire évoluer l’innovation dans le bon sens."
Chez IBM, des partenariats clés sont en cours, comme celui avec la start-up Pasqal visant à développer des infrastructures ouvertes combinant quantique logique et analogique.
Pierre Jaeger : "Il faut s’intéresser rapidement au quantique car c’est totalement une autre théorie de l’information qui doit amener à penser le traitement de la donnée et la modélisation des problèmes métiers différemment."
Innover face à la menace cyber
L'Observatoire de l'Innovation de l'Entreprise recevait, le 7 mars, Nicolas Arpagian, vice-président du cabinet HeadMind Partners, et Eric Vautier, RSSI du Groupe ADP, pour un échange en off avec ses adhérents sur le risque cyber qui pèse sur les entreprises.
L’exemple de la sécurisation des aéroports face aux #risques de cyberattaque, notamment dans la perspective des Jeux Olympiques de Paris, a illustré les différents types d’attaque évoqués par les experts : atteinte à la disponibilité ; à l’intégrité, et/ou à la confidentialité des systèmes.
Un partage d’expérience invitant à mieux appréhender un risque connu mais en constante évolution, qui implique une anticipation et une organisation adéquates à tous les niveaux de l’entreprise.
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